Le massacre de Lille
Tous attendent. Pendant une fraction de seconde, il n’y a aucun mouvement dans l’amphithéâtre. Deux cent personnes, le regard fixé sur une feuille blanche, dont le dos expose la législation caractéristique des concours. La tension et le stress se ressentent dans le dos tendu et le cou crispé des jeunes gens. Aucun sourire, aucun regard pour l’autre. L’instant est vital. Puis en bas, on regarde l’heure et on dit : « Allez-y, vous pouvez retourner les sujets et commencer l’épreuve. Vous avez quatre heures. »
Et effectivement, nous y allons, nous retournons la feuille. Cette pauvre feuille blanche sans intérêt qui représente le poids d’un plomb dans une aile pour notre avenir de futurs étudiants. Les dés sont jetés en vérité et le jeu en vaut la chandelle. Ce feu qui consume notre stress : une volonté sans limites de prouver qu’il y a quelque chose dans notre esprit et que c’est nous, nous, nous et pas les autres, qui devons revenir l’an prochain. Assis - sur ces mêmes chaises peut-être, et peu importe – assis et fiers d’être passés de candidats, à élèves dans cette même situation.
Haut les cœurs, le concours, le massacre de Lille-avril2008 est fini.